Beaudéan, au croisement entre la vallée de Lesponne et celle de Campan, est un petit village des Pyrénées qui est resté fidèle à l’architecture traditionnelle de la région. En effet, le village a peu changé avec le temps et s’y promener nous donne l’impression de voyager dans le temps. Parcouru par le ruisseau de Serris, affluent de l’Adour, c’est un lieu apaisant et frais qu’il est agréable de traverser après une longue journée de randonnée ou pendant une chaude journée d’été.
Eglise
On y trouve une belle église baroque visitable auprès de l’association des Férerres. Cet édifice imposant était, dans un premier temps, utilisé comme forteresse pour se protéger des attaques ennemies à une époque où les seigneurs de la région ne remplissaient pas leur rôle de protecteur.
L’église, classée, s’impose par son allure monumentale et son clocher d’ardoise encadré de quatre clochetons. Construite au XVIe siècle, la tour barlongue a pour base l’ancienne chapelle romane qui fait aujourd’hui office de narthex. L’édifice, agrandi vers le Sud entre le XVIIe et le XVIIIe siècles, est entouré d’une enceinte qui englobe le cimetière. La galerie du 19ème, abrite deux belles portes, celle du clocher datée de 1577 et l’autre, plus importante, qui provient du couvent des Cordeliers de Tarbes.
Ce bâtiment possède un riche mobilier baroque dont un somptueux retable et un tabernacle de Marc Ferrère, sculpteur d’Asté, qui a probablement travaillé à Versailles. Ils ont été réalisés entre 1720 et 1740. Deux bas-reliefs d’une exceptionnelle qualité d’exécution figurant l’Adoration des mages et l’Adoration des bergers font partie des plus belles réalisations du maître.
Musée Larrey
On y trouve également la maison natale de Dominique Larrey, un chirurgien et médecin qui est considéré comme le père de la médecine d’urgence. Cette dernière a été transformée en musée afin de faire découvrir le destin tout particulier de ce beaudéannais au grand cœur.
Château
Face à l’église, il surplombe le village et l’accès au vallon de Serris.
Le château a vraisemblablement été construit dans la deuxième moitié du XIIIème siècle. Les sources étant peu loquaces, on trouve un Arnaud de Beaudéan cité dans le procès de Bigorre en 1283. Le même personnage est crédité d’un revenu (modeste) de 50 sous dans l’enquête de Bigorre de 1300.
La présence d’une seigneurie de Beaudéan est attestée de façon certaine dans les relevés des comtes de Bigorre réalisés en 1313. Elle appartient à Yspan de Beaudéan, écuyer qui tient son fief du comte de Bigorre à qui il doit l’ost (soutien militaire dans les guerres publiques) et la chevauchée (soutien militaire de courte durée dans les guerres particulières au seigneur).
La communauté du lieu représentée par trois jurats (magistrats municipaux) doit aussi l’ost et la chevauchée, ainsi qu’un droit sur les troupeaux (une brebis ou une chèvre par an). De plus trois propriétaires sont serfs du domaine comtal et doivent payer des droits supplémentaires.
La juridiction haute relève du comte moyennant 50 sous en 1429. Elle est exercée par le bayle, représentant du seigneur de Bagnères.
Les habitants de Beaudéan possédaient un droit de pacage sur une montagne voisine et payaient diverses taxes au seigneur de Beaudéan (en argent, poule, avoine ou journée de travail). Chacun d’eux lui devait aussi une journée de corvée par an. Ce jour-là, ils étaient nourris par le seigneur. Ils devaient utiliser le moulin banal.
Dans le système féodal français, les banalités étaient les taxes versées par le vilain au seigneur pour l’utilisation obligatoire du moulin, du four et du pressoir appartenant au seigneur qui, en échange, devait sa protection aux habitants et garantissait leurs biens.
Les relations étant parfois difficiles entre les habitants et le Seigneur, la Cour de justice de Bagnères était saisie en cas de litige.
Au XVIIème puis au XVIIIème siècle, c’est le Seigneur de Beaudéan qui rendait la haute justice et avait le droit de prison.
Médiéval à l’origine, ce château a été modifié plusieurs fois. On trouve à l’intérieur du château actuel des vestiges du donjon primitif autour duquel il a été construit. Ce que nous voyons aujourd’hui a été édifié vraisemblablement entre le XVème et le XVIème siècle.
Aux alentours
Porte des Pyrénées, nous pouvons observer depuis le village plusieurs pics célèbres, tel que le Pic du Midi de Bigorre connu pour son observatoire astronomique. Il est possible d’aller y dormir et des événements y sont organisés tout le long de l’année. A 4 kilomètres seulement de la cité thermale de Bagnères de Bigorre, on y trouve un contexte parfait pour se reposer et prendre soin de soi-même. Au pied de la montagne, il est aussi un lieu d’ancrage privilégié par les skieurs l’hiver car on y trouve des auberges, des maisons d’hôtes et une boutique de location de matériel d’hiver.