Le château, avec ses deux tours, son échauguette et son mur d’enceinte, est un des éléments les plus remarquables du patrimoine du Couserans. Surplombant les toits du village de Seix, il rappelle indirectement que ce site de la haute vallée du Salat occupait jusqu’à une époque récente un emplacement stratégique sur la route de trois cols transpyrénéens majeurs, voies de circulation des hommes et des marchandises. En effet, il a été édifié au pied des vestiges d’une fortification médiévale, élément d’un réseau défensif entourant le village. Mais plus que d’un rôle militaire, le château de Seix témoigne surtout de la vie civile des hommes de la haute vallée du Salat. Son architecture de maison forte, dont on trouve des exemples comparables dans toute la montagne du Couserans, porte la trace de plusieurs siècles d’occupation et de remaniements.
Les plus anciens témoignages manuscrits sur l’occupation du château datent du XVIe siècle. A cette époque, l’édifice, jusqu’alors utilisé par les représentants du village, les consuls, devient la propriété de familles nobles, dont à partir du XVIIe siècle les vicomtes de Casa Balbi, qui l’occuperont jusqu’au milieu du XXe siècle.
Si le bâtiment arbore des signes défensifs (les tours, l’échauguette, les tourelles de l’enceinte), c’est avant tout pour exprimer la noblesse et la puissance de ses occupants : le château est une grande demeure cossue, remaniée au fil des siècles pour répondre aux besoins croissants de confort et aux exigences de la mode en matière d’architecture. Le corps du bâtiment date sans doute du XVIe siècle, certaines fenêtres ont été agrandies au XVIIIe siècle, pour augmenter l’éclairage des pièces habitées. Le décor actuel des pièces du château, réalisé à la fin du XIXe siècle dans le style néo-Empire, témoigne autant d’une volonté de distinction que de rénovation du lieu.
Laissé à l’abandon dans les années 1980 et 1990, le château a dû subir une restauration complète au début des années 2000. Il est aujourd’hui inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques et, ouvert au public, il abrite le centre du patrimoine et de création photographique contemporaine du Couserans.